Réagissez : la bataille de la tête vue par Marianne2.fr
Tout est dans le titre :)
Voici l'article de Marianne en question :
Ragaillardi par les élections municipales, le Parti socialiste amorce la difficile séquence de sa «rénovation» et la préparation du Congrès. Mais les ténors ne semblent pas pressés de se trouver un nouveau leader. Le Conseil national, qui s'est tenu mardi 25 mars, a donné le signal du départ pour une course de fond. Après les interventions de toutes les figures du Parti, les socialistes ont voté, sans surprise, le calendrier des prochaines étapes. Ils se sont accordés sur une convention nationale, le 14 juin, qui devrait clarifier le mode de désignation du candidat à l'élection présidentielle... du moins, «si les socialistes se mettent d'accord», reconnaît François Hollande. Le Congrès, lui, aura lieu du 7 au 9 novembre, et la désignation du premier secrétaire, le 13 novembre. Déjà, des prises de positions se dessinent par petites touches, mais aucun des principaux leaders ne s'est officiellement déclaré candidat au poste. «Pour l'instant, c'est celui qui dit qui n'y est pas», résume, amusé, le fabiusien Guillaume Bachelay.
« Course de lenteur »
Ségolène Royal, présente dans l'assistance, a brillé par sa discrétion. Les flashs étaient invités à crépiter loin d'elle, devant une estrade pleine de candidats victorieux aux élections municipales dont elle était naturellement exclue. Pour autant les caméras n'ont pas boudée l'ex-candidate. Mais la présidente de Poitou-Charentes a, elle aussi, joué au jeu du moins disant, se contentant de déclarations consensuelles prévenant le Parti contre les divisions. En privé, son ami Vincent Peillon analyse la phase qui démarre comme une «course de lenteur». Le processus n'arrange sans doute pas les affaires de Ségolène Royal qui, dès juin dernier, a proclamé qu'elle «n'excluait pas de prendre la tête du Parti socialiste». Partie très tôt, le temps qui l'éloigne de la campagne présidentielle rend ses calculs difficiles. En interne, ses détracteurs lui prédisent un score de 25 à 30% au sein du Parti. L'ex-candidate, pourtant très populaire, prendra-t-elle le risque de se trouver minoritaire dans son propre camp ? Ce week-end, ceux qui travaillent avec elle sur le Pacte rénovateur, la contribution qu'elle pourrait présenter devant les socialistes, nageaient en pleine confusion, agités par une information, non vérifiable en l'état, mais inquiétante : «Rebsamen lui aurait déconseillé de se présenter». De peur qu'elle ne perde ?
Jouer « collectif »... mais avec qui ?
Car face à elle, des blocs se constituent qui cherchent à tout prix une alliance. Les interventions lors du Conseil national se sont émaillées d'escarmouches à peine voilées, notamment sur la question des alliances avec le Modem. «Si le centre est à la fois à droite et à gauche, envisager quelques perspectives avec lui reviendrait à nous mentir à nous-même», a lancé Bertrand Delanoë sous les applaudissements, sans pourtant condamner tout rapprochement tactique avec le parti de François Bayrou. D'Emmanuelli aux Reconstructeurs qui réunissent strauss-kahniens et fabiusiens, en passant par les jospiniens, des mains se tendent vers toute candidature qui ferait barrage à l'ex-candidate socialiste. Bertrand Delanoë va dans le sens du vent : «je ferai une contribution, mais avec d'autres, comme je l'ai toujours fait», explique le maire de Paris qui montre ainsi qu'il la joue «collectif». «Si ce n'est ni lui ni elle, c'est encore mieux», résume un proche des Reconstructeurs. Peu à peu, les clans se dessinent, mais le chemin vers la clarté paraît bien long. Le calendrier a été adopté à la quasi unanimité, une seule voix s'élevant contre (celle du député Marc Dolez). Les partisans de Jean-Luc Mélenchon, qui menace depuis plus d'un an de se désolidariser de l'appareil socialiste pour créer son fameux linkspartei, se sont tous abstenus. Quant à Ségolène Royal, elle avait quitté la salle quelques minutes avant le vote. Au PS, tout le monde a des idées et des positions. Mais le mode d'expression favori, à six mois du Congrès, demeure le silence… si possible éloquent.
Voici l'article de Marianne en question :
Ragaillardi par les élections municipales, le Parti socialiste amorce la difficile séquence de sa «rénovation» et la préparation du Congrès. Mais les ténors ne semblent pas pressés de se trouver un nouveau leader. Le Conseil national, qui s'est tenu mardi 25 mars, a donné le signal du départ pour une course de fond. Après les interventions de toutes les figures du Parti, les socialistes ont voté, sans surprise, le calendrier des prochaines étapes. Ils se sont accordés sur une convention nationale, le 14 juin, qui devrait clarifier le mode de désignation du candidat à l'élection présidentielle... du moins, «si les socialistes se mettent d'accord», reconnaît François Hollande. Le Congrès, lui, aura lieu du 7 au 9 novembre, et la désignation du premier secrétaire, le 13 novembre. Déjà, des prises de positions se dessinent par petites touches, mais aucun des principaux leaders ne s'est officiellement déclaré candidat au poste. «Pour l'instant, c'est celui qui dit qui n'y est pas», résume, amusé, le fabiusien Guillaume Bachelay.
« Course de lenteur »
Ségolène Royal, présente dans l'assistance, a brillé par sa discrétion. Les flashs étaient invités à crépiter loin d'elle, devant une estrade pleine de candidats victorieux aux élections municipales dont elle était naturellement exclue. Pour autant les caméras n'ont pas boudée l'ex-candidate. Mais la présidente de Poitou-Charentes a, elle aussi, joué au jeu du moins disant, se contentant de déclarations consensuelles prévenant le Parti contre les divisions. En privé, son ami Vincent Peillon analyse la phase qui démarre comme une «course de lenteur». Le processus n'arrange sans doute pas les affaires de Ségolène Royal qui, dès juin dernier, a proclamé qu'elle «n'excluait pas de prendre la tête du Parti socialiste». Partie très tôt, le temps qui l'éloigne de la campagne présidentielle rend ses calculs difficiles. En interne, ses détracteurs lui prédisent un score de 25 à 30% au sein du Parti. L'ex-candidate, pourtant très populaire, prendra-t-elle le risque de se trouver minoritaire dans son propre camp ? Ce week-end, ceux qui travaillent avec elle sur le Pacte rénovateur, la contribution qu'elle pourrait présenter devant les socialistes, nageaient en pleine confusion, agités par une information, non vérifiable en l'état, mais inquiétante : «Rebsamen lui aurait déconseillé de se présenter». De peur qu'elle ne perde ?
Jouer « collectif »... mais avec qui ?
Car face à elle, des blocs se constituent qui cherchent à tout prix une alliance. Les interventions lors du Conseil national se sont émaillées d'escarmouches à peine voilées, notamment sur la question des alliances avec le Modem. «Si le centre est à la fois à droite et à gauche, envisager quelques perspectives avec lui reviendrait à nous mentir à nous-même», a lancé Bertrand Delanoë sous les applaudissements, sans pourtant condamner tout rapprochement tactique avec le parti de François Bayrou. D'Emmanuelli aux Reconstructeurs qui réunissent strauss-kahniens et fabiusiens, en passant par les jospiniens, des mains se tendent vers toute candidature qui ferait barrage à l'ex-candidate socialiste. Bertrand Delanoë va dans le sens du vent : «je ferai une contribution, mais avec d'autres, comme je l'ai toujours fait», explique le maire de Paris qui montre ainsi qu'il la joue «collectif». «Si ce n'est ni lui ni elle, c'est encore mieux», résume un proche des Reconstructeurs. Peu à peu, les clans se dessinent, mais le chemin vers la clarté paraît bien long. Le calendrier a été adopté à la quasi unanimité, une seule voix s'élevant contre (celle du député Marc Dolez). Les partisans de Jean-Luc Mélenchon, qui menace depuis plus d'un an de se désolidariser de l'appareil socialiste pour créer son fameux linkspartei, se sont tous abstenus. Quant à Ségolène Royal, elle avait quitté la salle quelques minutes avant le vote. Au PS, tout le monde a des idées et des positions. Mais le mode d'expression favori, à six mois du Congrès, demeure le silence… si possible éloquent.