Le Gouvernement au contrôle technique...

Publié le par Buffalo (de l'Equipe de Débattons !)

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Après l'officialisation par le porte-parole du Gouvernement que un cabinet privé, Mars & Co pour ne pas le citer, avait été engagé pour évaluer l'action de chaque ministre, le Parti Socialiste réagi :

 Je pense que c'est un gadget, mais un gadget dangereux et qui porte atteinte à la responsabilité du gouvernement devant le Parlement, qui doit être le seul à même de le contrôler.
A quoi ça sert d'être président de la République, à quoi ça sert d'être Premier ministre, si on a besoin d'un cabinet d'audit privé pour juger les ministres, c'est n'importe quoi !

M. Moscovici

Les politiques sont évalués, à la différence des grands managers, aux élections. On verra aux prochaines élections municipales, c'est le meilleur baromètre

M. Hamon




Je pense que M. Moscovici a raison sur le fond, c'est au Parlement de juger de l'action de chacun des ministres. Cependant, dans le système actuel, le Parlement ne peut pas démissionné tel ou telle ministre sous prétexte qu'il serait trop mauvais. Le Parlement a juste le pouvoir de voter la censure au Gouvernement, dans son ensemble, ce qui ne se produit jamais ! (une seule exception dans la Vè je crois)
Dans les faits, ce sont bien le Président de la République et son Premier Ministre qui juge de la pertinence de maintenir ou non un ministre à son poste.
Après il est vrai qu'il est ridicule de confier à un cabinet privé le rôle d'évaluer un ministre, d'autant plus qu'il sera difficile à croire que M. Sarkozy se "débarassera" d'un ministre, ou au contraire le gardera, juste au vu des résultats de l'étude qui lui sera fournie. Il s'agit donc, je suis d'accord ave M. Moscovici d'un gadget à vertu médiatique.

Par contre, je ne suis pas du tout d'accord avec M. Hamon, qui, et il n'est pas le seul, l'UMP et M. Sarkozy également, veut nationaliser le résultat des municipales. Ceci est d'autant plus idiot de le faire avec ce scrutin, sans doute le plus local des scrutins locaux. La droite et la gauche, lorsqu'ils étaient aux manettes, n'ont pas décidé jusqu'à présent d'offrir aux électeurs un scrutin à enjeu national à mi-mandat. A titre personnel, je l'ai déjà évoqué, je le regrette. Mais pour le moment, c'est comme ça ! A cause de cette absence, il est très tentant pour le citoyen de se servir des élections intermédiaires pour exprimer son avis sur la politique gouvernementale, il ne m'apparait donc pas utile et judicieux de l'encourager à le faire encore plus !
 

 


Source : http://fr.news.yahoo.com/afp/20080104/tpl-partis-ps-gouvernement-ee974b3_3.html

Publié dans Politique politicienne

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H
@ Aurélien :<br /> <br /> Après relecture, je tiens à préciser un point : je ne pensais pas à vous lorsque je parlais de faire "font l'amalgamme - volontairement simpliste - entre sarkozysme et absolutisme" mais uniquement à Montebourg dont je venais de lire l'article. J'ose espérer qu'un historien manie le terme d'"absolutisme" avec plus de discernement! (par contre pour la suppression du Premier Ministre, oui :))
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H
"Il serait bien que les représentants de la nation, eux aussi légitimés par le suffrage universel, puissent contrôler ce que font les ministres"<br /> <br /> Ils le peuvent déjà, l'Assemblée disposant de la possibilité de la motion de censure, des questions écrites, des questions orales, des questions d'actualité et des commissions d'enquête. Leur donner plus de pouvoir de contrôle ne serait pas entacher le sacro saint principe de séparation des pouvoirs ? <br /> <br /> <br /> Hesnoone
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A
Je voudrais répondre, point par point, à chacun d'entre vous:- "le Parlement n'a pas vocation à évaluer la compétence de tel ou tel ministre dans l'exercice de ses fonctions": c'est très dommage et cela renforce le sentiment d'irresponsabilité politique... de ministres qui ne doivent leur poste qu'à la volonté d'un président, légitimé par le suffrage universel. Il serait bien que les représentants de la nation, eux aussi légitimés par le suffrage universel, puissent contrôler ce que font les ministres. Ils sont chargés de voter leurs projets. Pourquoi ne pas leur donner aussi la charge d'évaluer la politique qu'ils ont voté?- je reste sur ma position concernant les heures supplémentaires. Personnellement, si je décide d'ouvrir un club dans mon lycée une fois par semaine, pendant les heures du repas de midi, ce n'est pas pour donner satisfaction au gouvernement sur sa politique mais pour faire travailler (et réussir) mes élèves ! Les conséquences salariales pour les enseignants motivés qui font cours pour leurs élèves et non pour savoir combien ils auront au bas de leur fiche de paie, sont importantes mais secondaires.- @ Hesnoone: je fais partie donc partie de "ceux qui regrettent l'omniprésence de Sarkozy, [qui] font l'amalgamme - volontairement simpliste - entre sarkozysme et absolutisme [et qui] sont favorables à la disparition d'un poste clef". Et je m'en explique. Oui, je regrette que Sarko soit omniprésent: dans ma proposition, la supression du premier ministre permettraient de donner une partie de ses compétences aux ministres, qui seraient alors garants de l'application des lois qu'ils font voter. Non, je ne suis pas opposé à un renforcement des pouvoirs du président, à condition que ceux du Parlement connaissent le même chemin. En gros, deux pouvoirs forts, face à face.- je reste persuadé que cette évaluation n'est pas pertinente. Le porte-parole du gouvernement parlait d'un moyen de réorienter la politique menée, en corrigeant les erreurs qui sont faites: sans ces outils, le gouvernement ne pourrait-il donc pas y parvenir?
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H
Je pense que nous sommes tous d'accord sur le fait que le seul enjeu des municipales devrait être local, je ne reviendrai donc pas dessus.Comme Buffalo, je suis opposé à la disparition du poste de premier ministre qui, contrairement à ce que l'on entend parfois, dispose de pouvoirs non négligeables : par exemple il est responsable de la Défense Nationale, il assure l'exécution des lois, il nomme aux emplois civils et militaires (cf Constitution, art. 21) Il a également, avec le Parlement, l'initiative des lois (art. 39) et plus de 80% - je n'ai plus le chiffre exact en tête mais il est nettement supérieur à celui ci il me semble - des lois françaises sous la Ve sont d'initiative gouvernementale. Enfin, le Premier ministre est l'autorité réglementaire de droit commun pour le territoire nationale.Il est étonnant de voir que bien souvent ceux qui regrettent l'omniprésence de Sarkozy  (ou pire font l'amalgamme - volontairement simpliste - entre sarkozysme et absolutisme cf Montebourg) sont favorables à la disparition d'un poste clef ; ce qui aurait pour conséquence logique d'augmenter les pouvoirs - déjà très important - du président de la République française.Un point avec lequel je suis entièrement d'accord : " Le Parlement n'a pas vocation à évaluer la compétence de tel ou tel ministre dans l'exercice de ses fonctions".  Ne mélangeons pas exécutif et législatif cme sous la IVe... Le Parlement a vocation a légiférer. Il dispose en outre du pouvoir de renverser un gouvernement, chose quasi impossible à cause du fait majoritaire (l'Assemblée est toujours de la couleur politique du gouvernement), pouvoir prévu pour contrebalancer le pouvoir de dissolution.Qu'un cabinet privé évalue les actions du ministres, pourquoi pas a priori, même si je ne suis pas convaincu. Mais si les recommandations sont suivies d'effets... Parfois notre cher gouvernement aurait bien besoin de faire preuve de pragmatisme !Je pense qu'il faut attendre les résultats pour se faire une opinion claire (ou du moins pour que je me fasse une opinion tranchée !)Je vais essayer de faire prochainement un article pour expliquer le rôle du Premier ministre, souvent méconnu.Hesnoone, encore vivant malgré les apparences (souvent trompeuses !)
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J
@  Aurélien :Si vous faites des heures supplémentaires, c'est parce que vous voulez travailler plus pour gagner plus ... Vous vous inscrivez dans la politique du gouvernement. Vous ne pouvez donc critiquer, sur cet aspect, cette politique. Le gouvernement a pour mission de mettre en oeuvre une politique. Par exemple "travailler plus pour gagner plus". Il est normal qu'un ministre en exercice soit jaugé sur les résultats qu'il obtient. C'est surtout vrai pour l'Education Nationale! Nul n'ignore que les enseignants sont majoritairement plutôt hostile aux gouvernements de droite. S'ils font beaucoup d'heures supplémentaires, ce sera un signe intéressant ...
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