Le deuxième centre

Publié le par L'équipe de Débattons !

        santini.jpg
            


            Ainsi, comme annoncé à l’issue du premier tour, les centristes qui ont soutenu M. Sarkozy ont opté pour la création d’un nouveau parti, appelé Nouveau Centre. Vus de l’UMP, ces soutiens sont considérés comme des hommes politiques qui sont fidèles à leur électorat traditionnel, vus du MoDem, il s’agit d’hommes et de femmes qui se renient, qui ne résistent pas.
 
            Il est évident que les députés qui ont quitté M. Bayrou dans l’unique objectif de conserver leurs sièges n’ont pas une conduite très honorable, puisqu’ils ne se comportent pas comme ils le devraient, en tant qu’élus du peuple, c’est-à-dire toujours choisir l’option qui leur parait la plus favorable à l’intérêt supérieur de la Nation. Nous ne ferons que peu de cas ici  des ceux-là, les sarkozystes de la 25è heure.
Ils ont misé avec M. Bayrou, ils ont perdu, n’ont pas d’as dans leur manche et se tourne donc vers le vainqueur.
 
            Il y a ceux, à l’instar de M. Santini, qui avaient annoncé leur soutien à M. Sarkozy plusieurs mois avant le premier tour. Je ne vois aucune objection à ce qu’ils continuent de le faire depuis. La question de leur retrait de l’UDF aurait pu dès lors se poser. Mais après tout, ils étaient en désaccord avec la direction de l’UDF depuis un passé très récent, mais en accord avec les liens traditionnels qui unit le parti de la droite et le parti du centre depuis plusieurs dizaines d’années. Question difficile, donc !
 
            Il y a aussi ceux, tels M. Morin, qui soutenait M. Bayrou et sa politique, à savoir essayer de gouverner avec des gens de droite et avec des gens de gauche, mais qui estimaient, s’il devait choisir la droite OU la gauche, comme lors d’un second tour d’une élection présidentielle, préférer la droite. M. Bayou ne faisant pas en définitive ce choix, ils se trouvaient à la croisée des chemins.
 
            Je crois donc qu’il y a, en résumé, autant de cas de figure que de ralliements. Je remarque aussi que lorsque un membre des Verts (j’ai oublié son nom, j’essaierai de le rechercher) rejoint un parti plus « gros », l’UDF, personne ne crie au traître, quand un UDF rejoint un camp plus « gros », celui de M. Sarkozy (et ce, avant son élection) c’en est un !
 
 
 
Buffalo

Publié dans Politique politicienne

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
B
J’avais mal compris, effectivement nous sommes plutôt d’accord. Vous marquez un point pour M. Benhamias : je ne l’avais pas interprété comme cela, mais votre démonstration tient bon. Pour ce qui est de ce parti qui serait aux ordres de l’UMP, je reste plus circonspect. En politique, plus qu’ailleurs, rien n’est inscrit dans le marbre, rien n’est définitif. Je pense donc que si de graves désaccords s’instaurent entre l’UMP et le Nouveau Centre, il y aura divorce. (Après tout, l’UMP risque de ne pas être à 20 députés près, si les urnes vont dans le sens des sondages.)  Buffalo
Répondre
B
Petite précisionil fallait lire  i"ls auraient peut être dû proposer une vision plus oecuménique, moins marquée à gauche."Je réponds sur le fond demain matin
Répondre
A
Sans vouloir vous offenser, le point 1 correspond à ma vision des choses (peut-être me suis-je mal exprimé !): c'est bien parce qu'ils ont refusé de faire de l'écologie un thème non politisé (ou moins politisé) que les Verts ont autant chuté. En revanche les autres partis, et certains membres des Verts, ont tout compris: l'écologie n'est ni de gauche ni de droite. Tout parti peut s'en prévaloir: c'est sans doute ce qui pousse Benhamias à intégrer un parti "classique" puisqu'il sait que ces enjeux, d'actualité et porteurs, y seront abordés sans démagogie. En tout cas je l'espère car c'est sans doute LE dossier sur lequel un vrai consensus national doit émerger... et vite !!Sur le second point, je suis aussi d'accord: mais lorsqu'il sous-entend "traître" il pense aux gens comme Morin qui ont été d'ardents défenseurs de sa ligne de rupture: certes, le nouveau ministre de mla défense a du choisir entre la droite et la gauche. Certes, c'est logique qu'il ait choisi la droite... mais la rapidité avec laquelle il est allé au QG de Sarko et sa nomination au gouvernement ne peuvent que faire penser à un opportunisme. Ce qui me semble le plus important dans cette affaire, c'est qu'il souhaitait plus d'autonomie de son courant avant le second tour, et qu'il fonde maintenant un parti qui ne pourra pas jouer ce rôle d'opposition aux projets qu'il jugera "limite".
Répondre
B
(Merci pour Benhamias, je n’arrivai pas à le retrouver…) Bon je vois que sur l’essentiel, nous sommes plutôt d’accord : alliance historique du centre (au moins une partie) avec la droite, glissement de M. Bayrou vers le centre-gauche. Sinon, je vois que nous partageons aussi le même sens de l’humour, et je vais donc maintenir mes positions… 1- Sur ce point, je ne peux malheureusement pas ne pas être d’accord. Je rajouterai que les Verts ont peut être fait un mauvais choix stratégique en lorgnant dans certains domaines sur l’extrême gauche. L’écologie fut, lors de l’aventure de M. Hulot, l’un des thèmes, voire le thème dominant d’une partie de la campagne, et ils auraient peut être dû proposer une vision plus écologique, moins parquée à gauche.2- Je trouve tout de même désolant de la part de M. Bayrou de dire, en gros, ceux qui restent avec moi ou qui me rejoignent sont des résistants, ceux qui me quittent sont des traîtres (même s’il n’a jamais me semble-t-il prononcé ce mot, mais il l’a transmis implicitement) qui renient tout.   Buffalo
Répondre
A
Très bonne analyse de la situation... il est clair que le centre a explosé en deux parties, qui seront difficiles à réconcilier. J'irais plus loin en affirmant que le Nouveau Centre est désormais un courant au sein de l'UMP, dans la mesure où Sarko a laissé entendre que les députés de la majorité présidentielle (qui se présentent comme tels pour les législatives) devront approuver les choix du gouvernement et surtout ne pas oser voter la censure. Comme vous le dites très justement, cette partie du centre est historiquement liée au parti dominant de la droite. Quant à François Bayrou, il a fait une démarche qui consistait à glisser vers la gauche, alors que la droite de Sarko glissait, elle, vers la droite. Je reste plus que jamais persuadé que son avenir se joue avec les sociaux-démocrates de l'aile gauche du PS ainsi que les plus modérés des hommes de gauche, tel le Vert Benhamias qui a annoncé son adhésion au MoDem.Quant à la phrase de Santini, qui critique une démarche personnelle de François Bayrou, il oublie que quelques perlementaires UDF (certes minoritaires) ont suivi leur ancien chef dans sa bataille pour une nouvelle force politique indépendante, qui n'approuve pas systématiquement la politique du gouvernement, pour s'attirer les bonnes grâces qui président et préserver leurs fauteuils (et leurs salaires attractifs !).Toutefois (il faut bien que j'ajoute une petite nuance, sinon ça ne serait pas drôle), le dernier paragraphe de l'article me séduit moins: il n'y a pas matière à comparaison entre les Verts et l'UDF. Et ce, pour deux raisons: 1- les Verts ont perdu leur légitimité alors même que, paradoxalement, leur message (écolo) n'a jamais été autant d'actualité. Dans un article, il y a quelques mois, au début de la campagne présidentielle, je souhaitais la mort des Verts: pour qu'enfin leur principal message politique soit repris par tous les partis. C'est presque chose faite, mais attendons les actes !2- le poids politique de l'UDF dans une majorité de droite a toujours été plus fort que celui des Verts à gauche: par conséquent, le changement de parti d'un élu Vert a moins de retentissement que celui d'un élu UDF, surtout s'il est, comme vous le dites, un rallié de la 25ème heure ! Dans cette affaire, ce n'est pas moins le changement de camp que l'opportunisme qui choque les Français.
Répondre