Le Facteur, le Parti et le Truand

Publié le par L'Equipe de Débattons !

Le facteur est futé. Il ne pouvait choisir meilleur moment pour lancer son Nouveau Parti anticapitaliste : le PS est en pleine recherche d'identité, il hésite et s'interroge, voilà Olivier Besancenot qui vient titiller son «surmoi marxiste». [...]
Il y a les purs et les impurs, ceux qui veulent terrasser le capitalisme et ceux qui insidieusement «pactisent» avec l'ennemi. Gloire aux premiers, honte aux seconds !
(1)

Ah, le facteur... qui a les honneurs de la presse - et de l'opinion - dernièrement. J'ai appris que son nouveau parti était en bonne voie... Tiens justement :

Invité samedi du journal de France 2 pour évoquer le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), qui devrait voir officiellement le jour début janvier et dont se tenait ce week-end à La Plaine-Saint-Denis la première convention nationale (nos éditions de samedi-dimanche), Olivier Besancenot a reconnu avoir été en contact début juin avec Jean-Marc Rouillan, un ancien membre du groupe armé Action directe. (2)

Tiens, on change de sujet. Action directe, groupe terroriste des années '80 si mes souvenirs sont bons. Et Olivier leur aurait parlé ? Bah, il n'y a pas de mal car :

"Ils devaient faire 18 ans incompressibles, en l’occurence aujourd’hui ils font du rab", a-t-il déclaré à propos des ex-membres d’AD. "Ils ont purgé leur peine. La question qui se pose, pour eux comme pour beaucoup d’autres, c’est de savoir si les personnes qui ont subi une peine et qui ont vécu le système carcéral ont le droit de faire de la politique. Nous on pense que oui", a-t-il ajouté. Jean-Marc Rouillan a obtenu en décembre dernier son placement en semi-liberté après plus de vingt ans d’incarcération et travaille actuellement dans une maison d’édition marseillaise. Il avait été condamné deux fois à la réclusion criminelle à perpétuité (3)

Exactement ! Ils on fait du rab' ! Ben oui, ils ont été condamné à perpet', et qu'est ce que perpet' de nos jours, je vous le demande ! Et puis, taisez vous !, Elkabbach, et cessez de détourner la conversation ! Nous sommes ici pour parler du Nouveau Parti Anticapitaliste, NPA pour les intimes.

Alors, ce parti... En bref, ce parti sera créé pour  "fédérer les luttes, celles, par exemple, contre les centres de rétentions, l'autonomie des universités, ou encore la suppression des régimes spéciaux des cheminots".(4)

Eh oui, camarades, nous sommes contre ceci, contre cela, contre tout ! Et pour... euh... Hem. Rassurez vous, "ce parti ne sera pas trotskiste mais ouvert aux différents apports du mouvement ouvrier et des luttes d'émancipation. Par exemple, pour le féminisme ou l'écologie. Il se battra pour une transformation révolutionnaire de la société." (5)

Comme disait le Che, qui veille sur moi depuis le poster au pied de mon lit - très exactement là où ma grand mère mettait son crucifix - viva la revolucion !

Mais pourquoi un révolution est elle nécessaire ? Hommes de peu de clairvoyance, la raison est pourtant évidente !
Entré dans une crise économique, financière, énergétique, alimentaire dont nul ne peut prédire les conséquences, ce système [le système capitaliste, ndH *] met plus que jamais la seule recherche du profit au centre de ses décisions au mépris de millions de vies. Les grands équilibres écologiques sont menacés. Parce qu’il est à la source du problème, le capitalisme, comme tous les systèmes productivistes, est incapable d’y apporter une solution. Dans un monde où les inégalités se creusent, les émeutes de la faim se généralisent, conséquence de la politique des grandes puissances impérialistes, [Marchais, nous voilà !, ndH] des institutions à leur service (FMI, OMC...) et de la spéculation honteuse sur les produits de première nécessité. La guerre « sans limites » décrétée par Bush et ses alliés dont la France, étend ses horreurs à travers le monde.
(6)

Notez, camarades, que Bush, et surtout la France, sont les seuls responsables de la guerre "sans limites". D'ailleurs, comme vous le savez très certainement, le 11 septembre 2001 a été planifié et exécuté par l'armée de l'air francaise (mais c'était du temps où ils avaient  encore des avions en état de voler, et je parle d'un temps que les moins de vingt ans...).

Mais je digresse encore une fois, pardonnez moi, camarade. Je pense qu'il est temps d'arrêter. Le mot de la fin :

Pour peser dans ce sens [la généralisation des luttes et des grèves], il faut regrouper nos forces dans un parti qui ne lâche rien [traduction : qui prône l'immobilisme, ou le retour en arrière, au choix, mais qui dans tous les cas s'oppose par principe à tout mouvement, ndH], n’abandonne personne

Personne, et surtout pas le camarade syndiqué qui prend en otage un citoyen lambda ! Quant à l'infâme employé impérialiste qui a investi ses maigres économies dans la bourse afin de pouvoir compléter sa retraite le moment venu... lâchez les chiens, camarades !



Hesnoone

* ndH signifie comme vous l'aviez compris "note d'Hesnoone"

(1) http://www.lefigaro.fr/debats/2008/06/30/01005-20080630ARTFIG00304-besancenot-contre-solferino.php)
(2) http://www.lefigaro.fr/politique/2008/06/30/01002-20080630ARTFIG00266-rouillan-besancenot-la-rencontre-qui-derange.php)
(3) http://www.lcr-rouge.org/spip.php?article1976)
(4) http://www.lefigaro.fr/politique/2008/06/28/01002-20080628ARTFIG00157-le-ps-n-a-pas-eu-besoin-de-nous-pour-se-planter.php)
(5) Idem
(6) http://www.lcr-rouge.org/spip.php?article1978

Publié dans Politique politicienne

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R
People appear to work longer in the current economic atmosphere. Hiring the maid service to help in keeping your house clean makes it possible for you additional time to invest with your friends and relations. Coming home from the busy trip to work or together with your kids to possess had somebody dust, vacuum cleaner, wash flooring, clean your own kitchen as well as baths may take away lots of household tension.
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H
Ce que je vais dire concerne la France, mais la pluipart des choses sont extrapolables aux USA par exemple.Le nombre de personnes sous le seuil de pauvreté est le nombre de personnes dont le revenu est inférieur à 50% du revenu médian. Le seuil de pauvreté  est donc davantage une mesure de l'inégale répartition des revenus qu'une véritable mesure de la pauvreté (si le revenu de tous les habitants augmente de 20 %, le seuil augmente lui aussi de 20 %, et le taux de pauvreté reste identique) (cf wiki)En France en 2005, étanit pauvre une personne seule disposant de 681 € par mois. (cf site de l'INSEE)Dans ce même pays, en 2007, je disposais de moins d'argent. Et je me considère comme privilégié : je peux payer mon loyer (dans un appart' et non une résidence) à Lyon (où les loyers sont... pas donnés !), mon abonnement de métro, de quoi me nourrir, mes études. Mais je fais partie des pauvres !Voici pour la relativité de la pauvreté. Elle augmente sans doute parce que les revenus d'une partie de la population n'augmente que très peu, alors que les revenus extrêmes augmentent beaucoup, ce qui fait varier la médiane...Pour le fait que "ceux qui s'enrichissent le plus, car le plus vite, aujourd'hui, constituent une infime minorité de la population." je suis également d'accord.Et j'irai plus loin : grâce à l'évolution de l'Education nationale ces dernières années, le pourcentages de personnes issues de milieu défavorisé entrant dans les écoles telles Polytechnique ne cesse de baisser. Donc, non seulement cette minorité est infime, mais nousfaisons tout pour la réduire encore et empecher l'école de jouer son rôle d'ascenseur social.Les parachutes dorés ne sont que l'arbre qui cache la forêt : le vrai problème est, à mon avis, ailleurs.
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A
Je suis d'accord sur le fait que tout le monde s'enrichit. Ce que je voulais dire, c'est que ceux qui s'enrichissent le plus, car le plus vite, aujourd'hui, constituent une infime minorité de la population. Dont la grande majorité récupèrent les miettes qui font tout de même progresser leur niveau de vie.Mais certains chiffres, que je n'ai pas en tête, concernant les Etats-Unis, montrent que la part des personnes en situation de pauvreté (dont les revenus sont sous le seuil de pauvreté) a augmenté ces dernières années. Ce qui doit être également vrai dans bien d'autres pays dits riches. La précarité pour les uns et la sécurité absolue pour les autres (stock options, retraites chapeau ou parachutes dorés): voilà une logique qui n'est pas pour me plaire !
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H
En ce qui concerne le premier paragraphe, nous sommes en grande partie d'accord.Par contre, je ne partage pas le point de vue exprimé dans le second paragraphe."le capitalisme enrichit une très faible minorité en maintenant dans la précarité la grande majorité des hommes"Faux. Le capitalisme enrichit tout le monde. On peut même dire que jamais au court de l'histoire humaine le niveau de vie global n'a augmenté aussi vite pour un si grand nombre.Je préfère être pauvre aujourd'hui aux Etats Unis, et donc avec télé, eau courante et voiture, que riche il y'a quelques siècles. Avant l'apparition du capitalisme si facilement conspué.Par contre, les inégalités se creusent. C'est vrai : certains s'enrichissent très vite, d'autre beaucoup moins. Mais globalement le niveau de vie augmente. A cause du capitalisme, ou plutôt grâce à lui.Hesnoone
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A
Qu'un grand parti naisse à l'extrême gauche pour que ses électeurs soient nettement mieux représentés dans les assemblées politiques, c'est très bien ! Sauf que, dans le cas présent, il y a un gros problème (que je ne comprends toujours pas, si je ne me réfère pas à l'histoire): Besancenot et ses amis ne veulent pas gouverner et donc veulent rester constamment dans l'opposition... autrement dit, tout ce que font (ou seront susceptibles de faire) les "autres" est (ou sera) nul, quoi qu'il arrive. Cette attitude n'est pas responsable.Dommage ! Car, au fond, son diagnostic n'est pas totalement erroné: le capitalisme enrichit une très faible minorité en maintenant dans la précarité la grande majorité des hommes (et les écarts, par conséquent, se creusent !). La spéculation sur les produits alimentaires et les politiques ultralibérales encouragées par le FMI ou la Banque mondiale ont des effets clairement négaitifs... qu'il faudrait combattre, plutôt que commenter sans jamais rien faire. Et c'est parce que le diagnostic est globalement pertinent que cette partie de l'échiquier politique se renforce depuis quelques années !
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