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Publié le par Buffalo (de l'Equipe de Débattons !)

Hier, l'Elysée a annoncé l'arrivée de nouveaux secrétaires d'Etat au sein du Gouvernement, parmi lesquels Mme Morano, Mme Idrac ou M. Jégo. Il s'agit, comme tous les observateurs l'ont dit, d'un retour en force de "sarkozystes d'origine".
En étant plus bas dans l'appréciation de l'opinion, M. Sarkozy a sans doute eu plus de mal qu'au lendemain de son élection a trouvé des hommes et femmes de gauche prêts à s'engaget avec lui (seul le nom de M. Allègre avait été sérieusement évoqué). De plus, quelques jors après la défaite de la droite, le Président a estimé plus sage de choisir à droite des personnes de confiance. De plus, l'UMP aurait probablement encore moins bien accepté que l'an passé l'arrivée de nouvelles icones du camp adverse.


Au PS, les mêmes qui parlaient d'une non-ouverture il y a quelques mois pour commenter la présence de M. Kouchner, de M. Jouyet et autres, estiment aujourd'hui  qu'il s'agit d'une "fin à l'ouverture" symptomatique d'un  "repli sur le clan" (propos de M. Rebsammen, numéro 2 du Parti socialiste).
De fait, il s'agit plus d'un réajustement que d'un remaniement, l'essentiel étant pour l'exécutif de mener à bien les nombreuses et difficiles réformes annoncées pour 2008, en s'appuyant sur une équipe solide et fidèle.

Mme Royal a également donné ses impressions sur ce nouveau Gouvernement sur l'antenne de France 3 :

Il "n'est pas tout à fait à la hauteur de ce que les Français viennent de dire dans les urnes."
Les électeurs "ont réclamé un changement profond de la politique, des mesures concrètes pour sauver le niveau de vie et pour l'améliorer. On attendait la baisse des impôts sur l'essence pour compenser la hausse du prix de l'essence, la baisse de la TVA sur les produits de consommation pour limiter la baisse du pouvoir d'achat, une revalorisation des petites retraites que Nicolas Sarkozy avait abondamment promis pendant sa campagne, des réformes économiques qui permettent de relancer la croissance."
"Ce que j'attendais, c'est une remise en cause du paquet fiscal pour réinjecter de l'innovation, de la recherche dans les entreprises."

Premièrement, plus que les hommes et les femmes choisis, ce sont les actions politiques qui comptent. A quoi bon condamner un Gouvernement qui n'a qu'un jour d'existence ?
De plus, poursuivant dans son populisme post (?) présidentiel, elle ne propose que des choses qu'on ne peut égoïstement qu'accepter : payer moins, gagner plus ,et cela sans effort.
Revaloriser les plus petites des retraites, nous sommes tous d'accord. Les montants que touchent certaines personnes sont purement scandaleux, après le travail de toute une vie.
Baisser le prix de l'essence, alors qu'il s'agirait justement de mettre ce surplus d'argent pour l'étude de nouvelles énergies, dans le développement de nouveaux moyens de transport, pour qu'on puisse en ville du moins se passer encore et toujours plus des véhicules personnels ! Quelle ineptie.
Et comment faire tout cela, en revenant sur le paquet fiscal ! Adieu, heures supplémentaires, défiscalisation du travail étudiant, puisqu'elle souhaite tout rejetter d'un seul bloc. Ignorons la compétition internationale sur tous les plans, y compris fiscaux, laissons partir les grandes fortunes et les entrepreneurs...

Publié dans Municipales 2008

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B
C'est vrai. D'ailleurs il en va de l'intérêt du capitalisme, en plus du nôtre, de tuer le capitalisme sauvage, qui va de paire avec cette mondialisation.Le monde est en train de s'accélérer vertigineusement, et sans doute dangereusement.
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A
OK sur la mondialisation: je n'ai pas dis que tu acceptais telle qu'elle la mondialisation... je suis d'accord avec toi sur le fait qu'il faut jouer avec la concurrence qui, lorsqu'elle est réelle, est une bonne chose. Je déplore simplement que beaucoup ne cherche pas à la maîtriser, vus les ravages qu'elle peut faire !
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B
En effet, Mme Royal en particulier, semble à côté de la plaque.De plus ses propositions ne sont que des propositions d'opposition : populistes et irréalisables !Sur le paquet fiscal, c'est vrai que chaque parti n'y voit que ce qui l'arrange.Je ne propose pas d'accepter tel quelle la mondialisation, mais faire si comme si elle n'existait pas serait catactrophique pour notre pays. Que cela nous plaise ou non, sur le plan fiscal comme je l'évoquais, mais sur tous les autres, nous sommes en concurrence ouverte avec les autres nations, et jamais il n'a été aussi facile pour un quidam de quitter un pays pour un autre en fonction de son intérêt personnel.C'est triste, mais il faut en tenir compte.Oui, c'est vrai qu'à côté de l'entrée de Sarkozystes purs et durs telle Mme Morano, Fillon laisse sa patte sur ce gouvernement, notamment en évitant une plus grande influence de M. Bertrand comme tu le soulignes.
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A
Un petit oubli, que je répare tout de suite: sur la composition du gouvernement et le mini-remaniement annoncé, j'ai trouvé la meilleure analyse dans Marianne. Forte d'une popularité qui semble assez solide, François Fillon est en mesure d'imposer certains de ses choix: recentrage de la politique sur Matignon, pas d'Allègre au gouvernement, pas de promotion de Xavier Bertrand (dont il a peur...). Ce remaniement est celui d'un Fillon qui veut rééquilibrer le rapport de force avec un président qui en a profité pour caser ses fidèles.
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A
Je réagis, dans l'ordre, à ce que je lis:- ravi pour Mme Idrac de voir qu'elle a pu être aussi rapidement recasée !- pour aller plus loin que toi, Buffalo, je dirais que les déclarations socialistes n'ont aucun sens: les responsables sont PS sont, de mon point de vue, bien meilleurs commentateurs de résultats électoraux que des choxi élyséens;- ainsi, la déclaration de Mme Royal est symptomatique: elle demande un changement de politique... alors pourquoi déplorer un remaniement a minima, dans la mesure où ce ne sont pas les personnes qui sont en cause?- sur le paquet fiscal, on est (presque) d'accord: il ne faut pas caricaturer et limiter sa significationà quelques-unes des mesures qu'il contient. Certains d'entre elles sont intéressantes et nécessaires... mais d'autres, comme le bouclier fiscal, sont d'autant moins pertinentes qu'elles ne répondent pas aux objectifs fixés. Relancer la consommation des ménages qui dépensent le moins était stupide !- sur la mondialisation, l'accepter en l'état n'est pas la meilleure des postures. Qui peut penser que la plongée de milliers de ménages dans la précarité du fait de la crise des subprimes, que le maintien des pays pauvres dans une dépendance toujours plus grande sont les bases d'un modèle pertinent?
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