Réforme du mode de scrutin

Publié le par Buffalo (de l'Equipe de Débattons !)

Alors que le Premier Ministre M. Fillon vient d'annoncer cette semaine "qu'à titre personnel", il aimerait aller vers de "la proportionnelle à un tour", et indique que le "Gouvernement souhaite un débat" à ce sujet.



La gauche a assez vite réagi à cette annonce :


"En tant que président de l'Association des Régions de France, je tiens à vous exprimer à nouveau notre opposition la plus ferme et notre grande inquiétude face à ce projet".
Alain Rousset, président de l'Association des Régions de France.

"Le mode de scrutin en vigueur a permis de dégager des majorités. La droite ne semble guidée sur les questions des modes de scrutin que par une inquiétude : «Quel est celui qui va nous permettre de gagner la prochaine fois ?»".
Bruno Le Roux, secrétaire national du PS en charge des élections.



Pour le MoDem, il s'agit d'éviter la montée de ce troisième grand parti :


"Entre le résultat des élections nationales en 2007, dont l'UMP a tiré le plus grand profit, et celui des élections locales en 2008, dont le PS, à son tour, a tiré le plus grand profit, il y a une volonté de maintenir le débat politique dans le monopole de deux formations".
Éric Azière, en charge des élections au MoDem.




Deux aspects me viennent à l'esprit :
1/ Il ne me parait pas judicieux de changer tous les 6 ans le mode de scrutin d'une élection, mais cela, personne ne semble ne le noter.
2/ Etrange la position socialiste : autant celle du MoDem m'apparait logique et fidèle aux positions passées de feu l'UDF, autant le PS semble aujourd'hui le statu quo, c'est-à-dire garder un système électoral, qu'il avait alors combattu lorsque le Gouvernement Raffarin l'avait proposé !
En voici l'extrait :


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Les députés entament aujourd'hui (11 janvier 2003) l'examen de la réforme des modes de scrutin européen et régional, un texte qui n'est soutenu que par l'UMP.
Les groupes UDF, PS, et PC se sont coalisés pour déposer plus de 11 500 amendements contre ce texte : 8 412 pour le PS, 2 327 pour le PC, un millier pour l'UDF.
Cette réforme est qualifiée de «coup d'Etat électoral» par les dirigeants de tous les «petits» partis, de droite comme de gauche. Le gouvernement rétorque que ce projet a pour objectif la constitution de majorités stables dans les régions, et que la réforme du scrutin européen vise à rapprocher les élus des électeurs. La bataille parlementaire pourrait ne pas être achevée samedi soir, au moment de l'ouverture des vacances parlementaires d'hiver.

La guerre est déclarée. Ce sera tous contre l'UMP ! Pendant cinq jours et cinq nuits, les opposants à la réforme des modes de scrutin utiliseront tous les moyens de procédure (voir ci-dessous) pour dénoncer «cette entreprise de liquidation des minorités», selon la formule du président de l'UDF François Bayrou. Lequel a réuni jeudi dernier à l'Assemblée un aréopage inédit d'anciens candidats à l'élection présidentielle, de Jean-Pierre Chevènement à Philippe de Villiers, tous ligués contre la réforme. Le député MPF de Vendée, qui déposera à titre personnel une centaine d'amendements, a une nouvelle fois demandé hier «le report d'un débat aujourd'hui indécent avec la menace de guerre en Irak».

(...)

Jean-Pierre Raffarin devrait engager la responsabilité de son gouvernement devant l'Assemblée, le conseil des ministres l'ayant autorisé à recourir à la procédure de l'article 49-3 de la Constitution. Le conseil des ministres a autorisé, mercredi 12 février, le gouvernement à engager sa responsabilité devant l'Assemblée nationale sur le projet de loi de réforme du mode de scrutin aux élections régionales et européennes, selon la procédure de l'article 49-3 de la Constitution, a annoncé le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé.

Le président du groupe PS, Jean-Marc Ayrault, a annoncé qu'il déposerait une motion de censure contre le gouvernement, tandis que le porte-parole de l'UDF, François Sauvadet, affirmait que son groupe ne voterait "pas la censure du gouvernement".


(voir le site de M. Denis Touret, en bas de page)


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Notes :
Citations du personnel politique extraites du Figaro : http://www.lefigaro.fr/politique/2008/03/29/01002-20080329ARTFIG00192-regionales-les-soupcons-de-l-opposition-.php

Le blog de Denis Touret : http://www.denistouret.net/constit/bipolarisation.html

Publié dans Politique politicienne

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B
Dans un autre article du même site d'info (le figaro), il était précisé que cette proportionnelle serait assortie de cette prime à la liste qui arriverait en tête. Ou en tout cas, c'est l'état d'esprit actuel de ceux à droite qu'ils veulent reformer ce mode de scrutin.Je ne retrouve plus le lien, mais excusez moi de cet oubli majeur, je le reconnais, au sujet de cette prime.Lors de la mise en oeuvre du mode de scrutin actuel, la gauche a voté contre et a même déposé une motion de censure, etr lorsque le Gvt parle de remettre ce chantier (une nouvelle fois) sur la table, plutot que de proposer quoi que ce soit, ils annoncent qu'ils préfèrent la solution actuelle.Ca me rappelle la manière dt Mitterrand avait critiqué la Vè (coup d'Etat permanent), avant de s'en satisfaire parfaitement une fois élu.
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J
L'idée de François Fillon, homme pour lequel j'ai le plus grand respect, est extrèmement dangereuse ... Elle revient à vouloir empêcher le PS d'évoluer vers une véritable social démocratie et à permettre, bien pire encore, une résurgence du Front National! Je suis donc farouchement opposé à cette idée que je n'hésite même pas à qualifier de saugrenue!Toute autre serait une réforme aboutissant à un scrutin à un seul tour, de liste, à la proportionnelle AVEC UNE PRIME MAJORITAIRE, comme actuellement (25%), l'objectif étant d'amener les électeurs à voter utile dès le premier tour, c'est à dire permettre le laminage à froid des courants extrèmistes (de droite comme de gauche).A l'époque, les socialistes ne voulaient évidemment pas de la réforme votée car elle avait pour objet de laminer le Front national ... Il se trouve que ledit FN a bel et bien été laminé mais que la gauche a remporté 22 régions sur 26! Ce qui n'avait pas été prévu par la droite républicaine. Le souci, pour François Fillon, c'est d'éviter que le même scénario se reproduise ... En 2010, date des prochaines régionales (ou 2011, je ne sais plus très bien, mais, en tout cas avant 2012, date de la prochaine élection présidentielle), nous aurons encore un scrutin "intermédiaire, naturellement favorable à l'opposition qui se trouve être la gauche!
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